Les notes de musique s’égrainent, chacune plus belle que la précédente. Glissent sur ta peau. Te murmurent des pensées, des rêves insensés à l’oreille. Se posent sur tes lèvres. Glissent sur ton corps. Et se brisent à tes pieds dans ton silence obstiné. Et moi pendant ce temps, je m’enfonce dans des rêves qui ne se réaliseront jamais, je me perds dans ce désir de toi qui ne sera jamais satisfait. Je retiens mon souffle comme tu te retiens de parler. Ma vie est littéralement suspendue à tes lèvres. Je te supplie du regard de m’achever. Mais tu ne me regardes plus. Rien ne sera jamais assez grand pour représenter le gouffre qui nous sépare désormais. Je cherche ton regard. Aujourd’hui éteint. Et qui auparavant, ne me lâchait pas une seule seconde. Qui me brûlait la peau. Qui m’enivrait. Qui me faisait frémir de plaisir. Qui nous faisait oublier le temps, les gens, et tout ce qui n’était pas nous. Qui m’aimait tout simplement.
Mais dis-moi. Est-ce possible de vivre ainsi ? Est-ce possible de survivre à une histoire comme celle-ci ? Pourrai-je survivre après toi ? Après que tu as pris tout ce que je possédais. Tout ce que j’ai donné. Tout ce qui faisait que j’étais moi. Tout.
Mais tu t’en vas. Je ne sais pas où. Je ne sais pas avec qui. Je sais juste que tu me glisses entre les doigts sans que je puisse te retenir, ni même te suivre.
Alors s’il te plaît, avant de m’abandonner là, rends-moi ce que tu m’as pris. Rends-moi mon souffle. Rends-moi mes envies. Rends-moi mon cœur. Rends-moi ma vie. Peut-être alors je te laisserai nos souvenirs.